Tous les ans, j’ai l’impression d’être un peu plus intelligent que l’année dernière.
Toutefois, en dépit des apparences – et cela sans être un expert ès degré de la débilitude – c’est magistralement con. Si je sais que dans 365 jours je serais nécessairement moins con qu’au jour d’aujourd’hui – spéciale cassedédi aux footballeurs poètes à leurs heures pas perdues – pourquoi ne pas être tout de suite moins bête ?
La maturité mes amis, la maturité. Quand j’avais douze ans – poil au dent - j’étais trop fier lorsque ma maman me disait qu’une de ses amies lui avait dit qu’elle avait un fils très mature pour son âge. Si elle me disait cela maintenant je lui demanderais plutôt qui est son abrutie de copine qui donne du crédit à tous les écervelés qui osent affirmer que les femmes se complaisent dans la pensée zéro et leur rôle de femme au foyer nourrie logée et souvent mal baisée.
Je ne suis pas plus mature que ce que je devrais être – cette phrase est moche -, seul le temps à le pouvoir de nous rendre moins immature – très moche même ! Je crois que je m’y suis résigné. Aujourd’hui j’ai l’impression de bien penser et d’avoir quelque chose dans la caboche, mais qu’en sera-t-il demain ? Demain je penserai probablement que je n’aurais pas dû écrire ce truc. Et tout recommencera.
Pourquoi j’écris cela ?
Parce que je ne réfléchis déjà plus comme l’année dernière et je n’ai pas envie que l’année qui arrive soit un remake de celle qui vient de s’écouler. En effet ce fût une année où j’ai fait ce qui me plaisait, ce que j’avais envie de faire depuis déjà plusieurs années, m’entraîner, m’entraîner, m’entraîner et essayer d’entrevoir mes « limites ». J’avais une envie viscérale de me prouver que moi aussi je pouvais être fort, ça me rendait dingue. Je n’ai pas fait de sacrifices pour cela, j’ai pris énormément de plaisir à ne faire que cela pendant une année et je ne regrette rien, rien du tout. C’est tout simplement ce que j’avais envie de faire.
Le problème c’est que le triathlon est un sport beaucoup trop exigeant. Peut-être pourrais-je être beaucoup plus fort mais à quel prix ? Les non-sacrifices d’il y a un an m’apparaissent désormais comme de vrais sacrifices, j’ai moins envie, je me suis lassé.
Je n’ai plus envie de refaire tout ça, j’ai envie de faire autre chose et de changer de façon de profiter de la vie ! Il y a plein de choses que j’aime, la politique, la photographie, l’écriture, ma famille, mes amis, les sorties, la fête… Alors je ne dis pas que le triathlon empêche nécessairement de profiter de toutes ces choses mais en tout cas cela ne les facilite guère. Actuellement je me demande plus comment profiter de l’année de césure qui va arriver très vite. J’ai envie de partir à l’étranger, profiter des opportunités que m’offrent mes études - c’est la moindre des choses vu le prix d’une année de scolarité… - et découvrir le monde à travers des lieux nouveaux, des personnes et des cultures différentes.
C’est ça la vie, on évolue en fonction de nos objectifs, les miens ont changé ! Je serai toujours triathlète l’année prochaine parce que j’ai ça dans le sang, mais sans me prendre la tête, en m’entraînant à l’envie et, surtout, en profitant de la vie que j’ai envie d’avoir en ce moment.
Enjoy !