Bon alors moi j’vous le dis tout de suite, j’reviens pas d’un stage au soleil. J’suis même plutôt blanc-bec en ce moment, je n’ai pas eu le plaisir de rouler en court sous le soleil avec un beau petit vélo et l’équipement qui va bien aux frais de la princesse !
Je ne me suis pas fait dorer la pilule avec un beau maillot de bain multicolore mais j’ai tout de même bien profité de ma petite semaine de vacances puisque j’ai fait 845 kilomètres en 9 jours. Alors, certes, c’était souvent avec les superbes sur chaussures B’twin en néoprène de pimpim, la double paire de gants et parfois un magnifique coupe vent ultra non-moulant mais avec une température capricieuse et pernicieuse, des rafales tout droit venues du nord propre aux côtes normandes et, bien sûr, la petite – quand ce n’est pas la grosse – pluie bien humide qui complète le décor, c’était difficile de faire autrement.
J’ai aussi fait 150 kms de course à pied et nagé 35 bornes tranquillement histoire de ne pas trop perdre la main si j’veux faire un petit triathlon quand les beaux jours seront venus. Non j’déconne, mes pieds sont trop potes avec Sidi pour aller voir ce qui se passe du côté de New Balance. Et puis le chlore c’est plus trop mon truc.
Quand j’pense que je me suis tué à enchaîner les séances de course à pied tout seul l’année dernière, se mettre la mort pour monter à 180 puls alors qu’en vélo je prends un pied oufissime à claquer une giclette contadoriesque à 196 puls ! Bref, j’ai des sensations en vélo comme je n’ai jamais eu dans aucun sport et c’est ça que je recherche dans le sport. Le vélo, comme l’a dit le Blaireau, c’est comme la boxe, le but c’est de faire mal à l’adversaire. Le pied, c’est de pouvoir reproduire le regard condescendant d’Armstrong à Ullrich avant de placer une mine, ce sont des choses que tu ne peux que difficilement reproduire dans la vie de tous les jours à moins d’être un gros con. En vélo, ça fait partie du jeu !
En course à pied et en natation on pouvait me faire très mal à la gueule, j’étais très très loin des meilleurs avec un gros 18’ au 1500, la minute au 100m et un petit 34 au 10 000m. Peut-être n’ai-je pas été assez patient, au bout d’un an d’entraînement j’aurais voulu casser la baraque. Quelle erreur, insouciante jeunesse ! Alors cela serait peut-être venu avec le temps, ou pas. De toute façon je ne suis pas parti pour avoir un job où je travaillerais 35h par semaine et qui me permettrait de m’entraîner dans les trois sports alors autant faire un truc à fond plutôt que trois à moitié.
Et puis avec le vélo c’est différent, je n’ai pas les limites de vitesse pure que j’avais en natation et en course à pied, au contraire j’ai le bon coup de pédale, la vélocité et la giclette ! En plus jusqu’à présent je n’ai pas eu les problèmes de crampes abdominales qui m’ont fait foirer quasiment toutes mes courses en 2009. L’année dernière je manquais cruellement de puissance, j’avais fait un CLM – trio normand - à 105 rpm de moyenne mais avec un braquet de cadet. Là j’arrive à emmener un braquet plus conséquent au seuil en gardant une bonne vélocité donc c’est mieux et quand les cyclistes du Nord-Pas-de-Calais me disent« putain toi tu marches, t’es en 1ère caté ?» bah… même si je reste prudent et vais commencer par découvrir la 3ème caté, ça fait plaisir ! Au passage vous noterez que cette expression n’est pas si anodine que cela. « Marcher » ça ne s’utilise pas en triathlon, on dit de quelqu’un qu’il est fort mais pas qu’il « marche ». Dire de quelqu’un qu’il marche c’est plus impersonnel que de dire de quelqu’un qu’il est fort, qu’il est doué. En résumé quand on dit de quelqu’un qu’il « marche » je trouve que cela laisse un sentiment d’incertitudes quant aux raisons de ce niveau, on ne cherche pas à savoir si c’est un mec doué à la base, on sait simplement qu’il « marche ». Mon modèle à moi c’est Bassons, pour le reste quand un mec emmène un 54*14 à 120 rpm pendant 1h où grimpe des cols à 30 km/h au bout de trois semaine de course c’est juste un – triste mais vendeur – spectacle.
En résumé j’ai hâte d’être sur la ligne de départ de ma première vraie course de vélo, ça sera le 28 février à Eu. Si j’aurais bien sûr beaucoup à apprendre au niveau de la tactique et de la gestion pour bien « sentir » la course et sortir dans la « bonne », je n’y vais pas pour découvrir mais bien pour leur faire mal à la gueule !
