Hi !
Comme prévu hier j’étais à Lisieux pour le « célèbre » premier critérium d’après Tour. Nous courrions à 15h, après les Ufolep et avant les pros. Le parcours était assez roulant avec des pavés et deux petits coups de cul très courts mais assez pentus (7%). 40 km/h de moyenne et 177 puls de moyenne pour moi avec, hier encore, de supers jambes !
Un junior de Barentin sort dès le premier tour et un autre le rejoindra après, personnellement je mets deux ou trois tours avant de pouvoir me replacer. Ensuite je reste tout le temps dans les dix premières places. Cette course a été complètement cadenassée par les chiens de garde de Barentin qui avaient deux coureurs devant. A chaque fois que l’on attaquait, les mecs faisaient l’effort pour prendre la roue, casser tous les relais et se remettre à deux ou trois de front pour que personne ne puisse attaquer. Je ne vois pas l’intérêt de faire ça alors que les deux juniors de leur club avaient pris deux minutes d’avance ?
Si, pour moi, la « gagne a tout prix » n’a aucun sens, en revanche quand je fais une course - et quand j’en suis capable - j’aime bien donner le maximum, me faire mal, aller au bout de moi-même et essayer de faire mal aux autres. Pas du tout le cas hier, la course a été détruite par Barentin, il fallait qu’un de leur champion gagne, question d’avenir professionnel pour ces jeunes. Le seul moment où je me suis fait plaisir c’est quand j’ai attaqué seul dans les derniers tours, que j’ai vu que les jambes répondaient à merveille et que le cardio indiquait 208 puls !
Bref, je termine aux alentours de la 10ème place dans le sprint du peloton. Peloton où tous les ratons dont tu n’avais pas vu le cuissard de la course viennent te faire chier à la fin et t’obligent à prendre des risques pour rester placé dans les derniers tours.
Pour ce qui est du critérium professionnel, c’était vraiment triste. Si je savais que ce genre de spectacle à ciel ouvert ressemblait davantage à un scénario qu’à une course, je ne pouvais pas imaginer que c’était à ce point. Sur la forme, je trouve cela bien que les « coureurs du Tour » participent à ce genre de kermesse et puissent faire plaisirs à leurs fans qui seraient prêts à tout pour avoir un autographe ou une photo avec eux. Mais quand même, dans le fond, ce genre de kermesse n’illustre-t-elle pas à merveille ce monde d’hypocrites qu’est le vélo ? Un monde fait de secrets et de non-dits, de performances impossibles et de concurrence malsaine, bien loin des valeurs originelles du sport avec un grand s. Franchement, voir les Chavanel, Voeckler, Roy ou Rolland rouler à 34 km/h et se forcer à faire la grimace alors qu’ils doivent être à 120 pulsations, c’était d’une tristesse. Je ne pensais pas que l’on pouvait mentir à ce point aux gens qui aiment le vélo. Il est tout à fait normal que les coureurs aient besoin de récupérer après 3 semaines d’efforts sur le Tour mais de là à faire du cinéma comme ça…
Mais bon, peut-être fais-je figure d’exception. Je devrais sûrement prendre exemple sur une bonne partie des 30 000 spectateurs qui semblaient y croire dur comme fer et qui lâchaient de magnifiques « Allez Thomas, allez Pierre ». Ou pas. Finalement – et paradoxalement - le spectacle était bien plus intéressant sur la course amateurs où deux juniors bien costauds ont su profiter du travail de leur équipe pour s’offrir une belle et vraie victoire.