Hello !
Désolé pour le retard, nous sommes rentrés de l’Utah lundi soir et je n’arrivais pas à trouver la motivation pour revenir sur ce fabuleux voyage… Sûrement parce qu’après une telle expérience je n’ai pas nécessairement envie de faire un compte-rendu « vélo » comme d’habitude, a fortiori lorsqu’on prend en compte le fait que dans quelques jours je serai de retour en France.
Pour les moins cyclistes d’entre vous qui lisez ce blog vous trouverez un texte qui résume mon état d’esprit après un an ici dans la rubrique « pensées » et, pour les autres, voici un petit compte rendu des courses que j’ai faites là-bas.
La première course était le contre-la-montre par équipe de 31 kilomètres. Nous n’étions que trois et face à des équipes de 4 et 5 nous n’avions aucune chance de faire quelque chose de bien, nous avions donc décidé d’en garder sous la pédale. Bien entendu, ce n’est pas ce que nous avons fait in fine, nous nous sommes laissés porter par la grandeur de l’événement et finalement on l’a plutôt fait à bloc. Le seul problème étant que mes deux coéquipiers n’ont pas le même niveau que moi, ils ont fait le CLM à bloc et je devais parfois attendre alors que je n’étais même pas au seuil, moyenne de 174 puls sur la course. Et je ne voulais surtout pas tout faire devant alors que nous avions les deux courses les plus importantes le samedi et le dimanche... Du coup on se prend 5 minutes par la première équipe et on se rend compte que ça risque de rouler très vite sur le critérium et sur la course sur route du dimanche vu les temps des autres équipes…
Le critérium du samedi se déroulait dans le centre ville d’Ogden, sur un parcours plat excepté un petit « coup de cul » de 100 mètres à 6%. Honnêtement j’ai été impressionné, les routes étaient assez larges mais pas forcément en très bon état et ce critérium a été une leçon de pilotage. A 45,6 km/h de moyenne et plus de 120 coureurs au départ, il n’y a pas le droit à l’erreur et quand on est à 4 ou 5 de front dans les virages guidons contre guidons, c’est vraiment impressionnant ! Je fais l’essentiel de la course en milieu de peloton avec de très bonnes jambes, dans les dix derniers tours je me replace et je me rends compte que mes jambes sont vraiment excellentes, je fais les 4 derniers tours entre la 2ème et la 4ème position, parfaitement placé ! Ca va se finir sur un sprint long et je sais que sur un tel sprint, qui plus est après une course rapide comme celle là, j’ai toutes mes chances. Malheureusement j’évite la chute de justesse dans l’avant dernier virage à cause d’un mec qui fait un écart devant moi – à la Ferrari ! – et je perds pas mal de place, je termine finalement 21ème, un peu déçu mais en confiance pour le lendemain.
Pour la course sur route j’avais décidé avant le départ de garder toutes mes forces pour la montée finale, il n’y avait aucune chance qu’une échappée aille au bout avec ce col de première catégorie dans les dix derniers kilomètres et toutes les grosses équipes au départ. Malheureusement – encore une fois… - je crève au kilomètre 65 et le temps d’avoir une autre roue je perds plus d’une minute sur le peloton qui roulait alors à pleine vitesse pour revenir sur les échappés… Un équipier m’a attendu, je me rappellerai toute ma vie de ce geste, lui qui vit pour le vélo a mis sa course et ses ambitions personnelles de côté pour venir m’aider car il pensait que je pouvais vraiment gagner la course, je n’en revenais pas. Le pire étant qu’il ne pouvait pas suivre ma roue quand nous chassions derrière le peloton, je ne savais donc vraiment plus quoi faire. Finalement il a lâché et j’ai dû continuer, j’ai fait 60 kilomètres tout seul perdu au milieu des montagnes, la bave au coin de la bouche mais avec la volonté de finir, malgré tout, pour lui, pour NC State et pour le club. Je n’avais pas le droit d’abandonner mes seuls et uniques championnats universitaires américains et ma dernière course aux Etats-Unis. J’ai finalement réussi à reprendre quelques gars dans le col final et je termine 82ème sur 107 arrivants, exténué mais fier d’avoir terminé.
Je pars vendredi soir et arriverai samedi après-midi en France, j’ai vraiment l’impression de devoir quitter une vie et des amis qui vont me manquer terriblement mais la vie doit continuer. J’irai courir aux Grandes Ventes dimanche, je serai probablement hyper fatigué après le voyage et le décalage horaire mais ça sera l’occasion de ne pas trop penser à tout ce que j’aurai alors bel et bien quitté.